Ne vous en faites pas, on garde le contact !

« On garde contact »
« On se tient au courant »
« Je te rappelle dans la semaine »

Je suis arrivé à un niveau de désociabilisation tel que mes proches utilisent pour la plupart ces petites phrases-types avec moi. L’idée étant de pouvoir raccourcir et mettre un terme à une discussion pour laquelle ils n’ont pas forcément d’intérêt, la laissant inachevée à l’aide d’une promesse qui ne sera pas tenue.

Que personne ne se sente coupable, surtout, je comprends et je suis aussi passé par là. Cependant, aujourd’hui, je suis au fond d’un gouffre duquel je n’ai plus le goût de sortir. Quitte à tout perdre, je ne désire plus voir cette lumière que l’on tend à idéaliser à tort. La réalité n’est pas lumineuse et ce qui pousse quelqu’un dans le fond d’un gouffre n’est pas systématiquement sa propre personne.

S’il est évident que chaque individu possède une force opposée qui cherche à le plonger, il faut envisager qu’il ne soit pas forcément le seul capable de se sortir de cette posture. L’état dépressif et la morosité ne sont pas systématiquement lié à des problèmes sociaux. Que les proches cessent de se sentir directement coupables ou – pire – obligés d’intervenir.

Bien sûr qu’il me plairait à être épaulé, à voir des gens, mais c’est aussi une perte de temps à mes yeux car mon état découle d’autre chose. Mon positionnement dans la société est inexistant. Je souffre du syndrome du Boulet, celui qui ne voit pas son utilité mise en valeur. En effet, je n’ai pas d’emploi, j’en cherche un. Voire deux. Voire trois. Je suis prêt à offrir beaucoup de ma personne, mais je suis hélas confronté à une toute autre réalité.

Je ne convainc pas, je n’obtiens aucun retour, je reste dans l’ombre et l’isolement professionnel. Si les choses n’évoluent pas, comme toutes choses dans l’ombre, je finirais par disparaitre.

Mais ne vous en faites pas.
Je garderais le contact
Je vous tiendrais au courant.
Je vous rappellerais dans la semaine.

« Oh Mon Dieu » nos petits anges ont un sexe !

Oh Mon Dieu !

Appelez la Police ! Révoltez-vous ! Défendez-vous ! Manifestez car vos enfants sont en danger ! Mais que fait le gouvernement à proposer des lois aussi stupides ?

Depuis le Jour de Colère, les médias se font chou-gras des centaines d’idées nauséabondes qui en sont sorties, faisant ainsi la promotion d’une multitude de rumeurs par un affichage bien plus intense. On ne croit plus aux médias conventionnels, on ne croit plus aux autorités officielles et on vient même à ne plus croire aux mots eux-mêmes. Dans ce merveilleux flou artistique, quelle ne serait pas la plus belle aubaine que d’intervenir en tant que « régulateur » et imposer ses propres idées ? Mieux, offrons au peuple ce qu’il désire et ce en quoi il croit encore : l’information de proximité.
Car en effet, le capital-confiance d’un proche est bien plus élevé que les médias et les organismes qui se trouvent au dessus de nous. J’ai toujours trouvé Mamie Murielle très juste quand elle me disait que « Les bougnoules transmettaient des maladies ».

Alors mettons un peu les choses au clair de ce gigantesque flou, offrons un peu d’analyse structurée qui, peut-être, permettra aux parents appeurés d’ouvrir les yeux sur la triste réalité : ils sont manipulés. Ils le savent déjà certainement et je ne nierais pas que les états et les gouvernements trouvent aussi leur compte de manipulation, mais ici ils se retrouvent manipulés par la Propagande 2.0 dont l’efficacité se résume en trois points : Choc, diffusion de proximité, média alternatif

Avant de commencer, quelques réactions des personnes atteintes par les médias alternatifs. Certains s’expriment bien, d’autres moins, cela démontre que « l’éducation » n’est pas un facteur de sélection. Il ne faut pas être plus bête qu’un autre pour se faire piéger.

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1. La Propagande 2.0

Avec un titre racoleur et une écriture orientée et « investie », on a l’impression de lire l’opinion d’un instruit qui se veut proche de nous. De plus, on joue sur la nécessité de toucher aux choses qui choquent la quasi totalité de la population, de mettre en rapport deux mots que la pudeur nous empêche d’entrevoir ensemble : Sexe et Enfant
Ces mots font un échos immédiat vers des chocs émotifs dû aux nombreuses craintes vis à vis de la Pédophilie et des cercles privés qui s’y adonnent. Vous avez raison, ces cercles nauséabonds existent, ils discutent même en toute liberté sur internet via des méthodes basiques et intracables. Vous ne le voyez pas et vous en avez forcément peur, c’est comme l’obscurité, ce que l’on ne voit pas et qui n’entre pas dans notre sphère de contrôle devient effrayant.

Recentrons-nous sur le sujet avec les quelques articles de média alternatif qui évoquent le sujet. Vous dénoterez la méthode « Choc » dans le titre.
France : Nos écoles sont un danger pour nos enfants (issu du blog : Pour une nouvelle France non israeliser)
OMS : La masturbation pour tous à la maternelle (issu du média alternatif 24heure actu)
La sexualité selon l’OMS : planquez vos enfants ! (issu d’un média alternatif Boulevard Voltaire)

Comment ne pas être choqués par de pareil titres ?

Tout simplement en se posant une simple question, où est le lien vers le fameux texte de l’OMS ? Ce qu’on remarque c’est que le texte issu du blog, celui qui est le plus déformé de la réalité, est aussi celui qui est le plus partagé par les parents ultra-inquiets. Ce texte réfère à UNE source, la seconde que j’ai cité qui, elle-même, réfère à UNE source, la troisième. Mais cette troisième ne réfère à aucune source, pourquoi ?
N’allons pas crier au mensonge, le principe de la propagande est de s’articuler autour d’un fait réel, pas de l’inventer. Le rapport de l’OMS existe bien : Standards pour l’éducation sexuelle en Europe. De plus, les différents extraits que les deux médias alternatifs sont authentiques. Le problème, c’est l’interprétation et la réorientation qui en est faite, à se demander ce que recherchent réellement ces deux médias et qui peut bien se cacher derrière eux. Il me parait évident que des groupuscules d’influence sont forcément impliqués, sinon il serait impossible qu’il y ait une telle coordination des articles entre les médias sociaux.
En effet, l’information s’est retrouvée sur plus d’une 20 aine de blogs / média différents en moins de 2 heures, le 16 janvier. Et je n’ai pas terminé de les compter, un effet de masse suffisant (comme dans la pub) pour faire écran. Pour le vérifier, contentez vous de chercher les mots « La masturbation pour tous à la maternelle » sur google, vous aurez cette preuve.

Un choc, une diffusion massive… et programmée ?

La majorité des vecteurs de diffusions utilisés permettent à n’importe quel « membre » de diffuser un article. Il devient dès lors aisé pour les groupuscules de diffuser très massivement des messages sur base de faits. Nous sommes donc bel et bien dans de la propagande, de la manipulation à orientation politique.

Cependant, c’est généralement suffisant pour que cela soit retransmis sur les réseaux sociaux jusqu’à ce que vos proches le fassent. J’en suis persuadé, au moins une personne (si pas vous) a pu voir cette polémique sur facebook dernièrement. Ca a été le cas de nombreux autres sujets tels que l’antisionisme récurant, la traque aux complots, aux illuminatis, à la pédophilie. Dans certains cas il s’agit d’hoax facile à démenteler, mais dans des cas comme celui-ci il faut s’armer de beaucoup plus de patience. Il faut prendre son courage à deux mains et comprendre le texte européen

2. Ce qui fait peur

Pour se faire, je reprendrais les éléments évoqués dans les trois articles mentionnés plus haut, ce sont les trois articles phares qui ont « lancé » cette polémique et cette rumeur. D’ailleurs, le premier élément est bien la rumeur selon laquelle ce texte serait sur les bureaux du gouvernement. Et bien, oui, il est normal qu’un rapport de l’OMS parvienne sur les bureaux des gouvernements, cela ne signifie pour autant pas qu’il sera mis d’application au niveau des lois puisque le texte n’agit pas dans ce sens. Je répète, c’est un rapport et non un texte de loi. Sachez, cependant, que des standards d’éducation sexuelle existe déjà dans de nombreux autres pays et que la France est le SEUL PAYS à se confronter à cette polémique, dans toute l’Europe. Pourtant tous les pays de l’Europe ont bel et bien reçu ce texte de l’OMS. Or, cette forme d’éducation sexuelle est mise en pratique dans les écoles de l’Europe des 15 (pour dire que ça remonte) et donc les parents qui s’offusquent aujourd’hui ont pourtant été formé à l’éducation sexuelle.

La rumeur prétend également qu’un manuel d’éducation sexuelle serait mis à disposition pour les enfants de 4 à 8 ans (voir l’image à côté). Lisa und Jan est le nom de l’ouvrage dont sont tirées ces illustrations, il s’agit d’un ouvrage d’éducation sexuelle destiné aux parents ou professeurs confrontés à la sexualité précoce d’un enfant, un support qui leur permettrait d’aborder les sujets de la sexualité. Cette BD, daté de 2008, n’a aucun rapport avec le texte de l’OMS, il n’y est même pas mentionné. Il est donc vrai que ce manuel se retrouve sûrement dans quelques écoles allemandes, je trouve ça moins dérangeant que les cours d’éducations sexuelle (avec image réelle) auxquels j’ai eu droit à mes 13 ans.

Ensuite, la rumeur s’attaque à la si dérangeante Théorie du genre. C’est si beau de mettre des mots scientifiques pour nous dissocier d’une réalité. La « théorie du genre », c’est le fait de prendre connaissance de deux choses. Le sexe (biologique) est dissocié du genre (social). Un homme l’est pour ses attributs biologiques, la différence hormonale (pouvant légitimer scientifiquement certaines choses) n’apparaissant qu’au moment de la puberté. Le genre, lui, est instruit et inculqué par les parents, l’école, la société, la télévision. Pour bien comprendre, mieux vaut un dessin !

La peur va aussi vers l’idée que l’état cherche à tout contrôler et tout guider. Je n’ai aucun élément pour dire que ce soit une idée fausse, cependant, une chose est sûre. Avec les outils modernes que nous connaissons et la performance des sciences et de l’apprentissage, on sait qu’aujourd’hui plus que jamais, l’individu est libre de ses choix et de ses décisions. De plus, si une loi déplait à la majorité, elle peut être combattue. Le fait que le gouvernement Français ne parle même pas au public de cette loi démontre qu’elle n’est pas en cours de discussions. Je rappelle que ces décisions sont publiques (vous savez, le Sénat, cette belle pièce de théâtre !) Or, si les rumeurs disaient vrai quant à l’élaboration de cette loi, celle-ci deviendrait caduque dès sa mise en fonction car elle ne respecterait pas la Constitution. Ce serait quand même bien stupide de cacher la mise en place d’une telle loi pour se la faire retirer aussitôt, non ? Le Grand Complot serait-il stupide à ce point aux yeux des conspirationnistes ?

Outre le fait de s’attaquer à la théorie du genre, on en vient à s’attaquer aux principes de l’éducation mis en place en 1932. On en vient à prétendre qu’il faut revenir en arrière, que le 19ème siècle avait tout d’un exemple de perfection au niveau de l’éducation. Je ne crois pas nécessaire de décrédibiliser ces propos, ils le font d’eux-mêmes.

Comprenez bien une chose, le monde avance, le monde évolue. Il serait plus utile d’utiliser ses forces pour canaliser cette évolution de manière efficace. L’évolution se fait par l’innovation et la création, pas par la censure ou la suppression.

3. Décryptage du contenu

Interressons-nous alors au contenu réel de ce rapport de l’OMS, un rapport qui vise à normaliser (d’établir une norme européenne) un concept déjà mis en place dans la majorité des pays de l’Europe. Je vous invite à parcourir le texte avec moi si vous êtes inquiets et souhaitez vous informer. Si vous ne faites pas partie de cette catégorie, c’est que votre opinion est déjà forgée et qu’elle restera inchangée. Vous trouverez des articles de vulgarisation et de décryptage dans les médias « officiels »(ici et par exemple), pour ma part je me contenterais de relever certains points en les confrontant à ceux évoqués dans les médias alternatifs.

Pour commencer, une expérience simple qui se base sur les mots, comptons !

Le fer de lance que l’on retrouve dans le titres des médias alternatifs, c’est le mot « masturbation », la sexualisation, la mise en avant du sexe.
Dans le rapport, on retrouve 7 mots relatifs au fait de se masturber.
14 mots relatifs concernant la notion du plaisir.
45 mots relatifs au concept de l’amour.
75 mots relatifs à la Santé. (rappelons que c’est l’OMS, c’est donc logique)
82 mots relatifs au sexe ou la sexualité. (rappelons que le sujet est celui de l’éducation sexuelle)
Plus de 170 mots relatifs à l’éducation. (c’est le sujet, j’ai perdu le compte après 150 environ)

Cette simple recherche par occurrence de mots est rassurante. L’inquiétude première en rapport avec la masturbation n’apparait que dans une explication et une vulgarisation de la découverte corporelle que font naturellement les enfants. Quel parent n’a pas entendu son fils (aîné, les cadet l’apprennent par leur frère ou soeur plus âgée en général) demander pourquoi son zizi était tout dur et faisait mal ? Ou que ça lui faisait des chatouilles amusantes ? J’ai une pléthore de témoignage à ce sujet, ouvrez les yeux car vos enfants sont peut-être vos petits anges mais ils sont aussi des êtres humains.

La peur de la nouveauté rend réticent vis à vis de cette idée de Norme Européenne. Cela n’a pourtant rien de neuf, l’éducation sexuelle a commencé officiellement en Suède dans les écoles en 1955, des individus qui sont donc potentiellement grand-parent là-bas. Ce pays possède, comme ses voisins scandinaves, l’un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. AU MONDE. L’éducation sexuelle a ensuite été introduite dans la totalité des pays d’europe occidentale (europe des 15 pour vous souvenir des cours de géo) et était obligatoire. Elle a été introduite de manière obligatoire en France début 90, ce qui signifie que la génération trentenaire a déjà connu ça. Si vous avez peur, demandez à vos parents si votre éducation a fait de vous un déviant sexuel. Ainsi, ce texte propose un échange entre pays sur les différents systèmes d’éducation afin d’établir une norme éducative de base qui respecte le Droit à l’Information des enfants. (Voir Droits des Enfants)

La peur dénonce aussi l’information donnée aux enfants sur la masturbation, le plaisir, la découverte de son corps, la prise de conscience des maladies sexuellement transmissibles, les comportements sexuels, la masturbation. Cette norme fait écho à une réalité. La masturbation enfantine existe et il faut être en mesure d’informer l’enfant sur ce qu’il fait, car comme dans tous domaines un enfant peut être précoce. Dans le document, on voit très clairement ces éléments situés dans la partie « information ». Il y a une nuance entre informer et apprendre à faire. Le problème, ici, c’est que si l’enfant n’est pas informé, il trouvera très vite des informations par d’autres procédés tels que les réseaux pornographiques ET pédophiles. Vos enfants sont capables d’utiliser une tablette ? Ils peuvent donc y avoir accès. Préférez leur offrir une information correcte plutôt qu’une version idéalisée, ou pire, une version ultra-sexualisée qu’il trouverait par eux-mêmes.

Pour conclure ce court décryptage, je vous inviterais à vous concentrer sur la lecture des quelques tableaux proposés et vous verrez par vous-mêmes ce qui a été volontairement omis par ces médias alternatifs.

En les lisant, vous recevez effectivement une information autrement.

Les enfants, quant à eux, ne s’empêcheront pas de poser des questions et chercher à comprendre. 🙂

« Okay, on a enlevé nos vêtements, je suis monté sur toi…
Et il faut attendre combien de temps pour qu’on se sente bien ? »
« Je sais pas mais j’ai déjà mal à la tête ! »

L’avenir comprimé et compromis des Youtubeurs

Durcissement des réglementations d’ayant-droit, mise en place de mécaniques d’identification de ses membres, changement d’attitude offrant le gain de cause des lobbys. Depuis quelques temps, Google démontre que ce qui était redouté quelques années auparavant se met désormais en place. La métamorphose du virtuel et la main-mise sur son potentiel est pratiquement achevé… C’est ce qui ressort en apparence, mais qu’en est-il réellement ?

On a pu voir dernièrement de très nombreux youtubeurs se dresser contre la récente décision de modifier les réglementations sur la monétisation et les ayants-droits. Youtube, placé ici comme l’adversaire, n’est pourtant pas maître de cette décision qui est de toute évidence effectuée sous des contraintes légales et économiques savamment positionnés par les lobbys qui en tirent profit. C’est en réalité ici une véritable confrontation entre « ancien » et « nouveau » média. Et le positionnement des géants économiques dans cette décision le démontre à la perfection. La quasi totalité des éditeurs de jeu-vidéos s’oppose à cette décision tout comme le géant Microsoft. Les nouvelles technologies, les nouvelles économies et les nouveaux médias sont farouchement opposés à cette décision qui renverserait le potentiel que leur offre Youtube. De l’autre côté se situent les Majors des « anciens » médias que sont l’économie du cinéma, de la musique, de la télévision, … C’est ce combat de titan qui est d’abord présent et dans lequel Google n’a réellement que peu de poids aussi grand soit-il. Et le Youtubeur dans tout ça ? L’absence de fédération et la disparité de leurs opinions vis à vis de ce changement ne les rend pas suffisamment opérant. La masse que visent les Majors est plus concrète que la minorité gémissante. Mes termes sont crûs, mais les commentaires vis à vis de cette polémique démontrent à eux-seuls qu’il faudra s’adapter à ce nouveau système ou s’exiler, voire disparaitre. Explications…

On peut d’abord se demander ce que donnerait une vidéo Youtube respectant les nouvelles règles mises en place… Une vidéo avec peu de musiques disponibles, peu de possibilité de générique, un contenu réduit, et j’en passe. Cette vidéo montre l’exemple d’un « Let’s Play » de demain. Cependant, je dois vous informer qu’elle n’est plus à jour puisque les éditeurs de jeux-vidéos vont sûrement protéger les Youtubeurs qui leur offrent, par ce biais, une énorme promotion. On évitera un avenir comme celui-ci.

Ces modifications touchent-elles tout le monde ?

Bien sûr, elles concernent tout le monde. Mais ici certains youtubeurs restent protégés. Si les chaînes des Majors sont évidemment protégées, après tout elles sont à l’origine même de ce problème, les youtubeurs créateurs de contenu ne le sont que sous certaines conditions. Malheureusement, la plateforme vidéo ne transgresse pas à la règle première dans notre système économique : les plus petits trinquent toujours. Mais attention, ne diabolisons pas « les plus gros » qui n’y sont pour rien. Je suis heureux, sincèrement, que plusieurs d’entre eux évitent le couperet de cette modification, car sur Youtube, nous ne sommes pas égaux.
On peut globalement distinguer deux types de Youtubers, les Premium et ceux qui ne le sont pas. Les Premiums sont pour la plupart des chaines youtube ayant les droits des éditeurs dont ils utilisent le contenu et c’est ici que l’on peut de nouveaux distinguer deux types de chaines Premium. Les chaînes d’éditeurs et les youtubeurs whitelisté (désigné, par l’éditeur, comme ayant le droit de diffuser leur contenu). On retrouve dans cette whitelist de nombreux acteurs du monde vidéo-ludique sur la plateforme tel que le Joueur du Grenier, Bob Lennon, Fanta, Benzaie. D’autres exemples parviennent aussi à s’en sortir mais il reste des cas honteux qui ne font pas partie de ce beau et grand « plan ».

Il s’agit là des isolés, ceux qui ne peuvent s’affilier à aucun média, aucun éditeur ou aucun organe si ce n’est youtube lui-même… Cela va des plus petits aux plus gros, d’Antoine Daniel (What the Cut), Mathieu Sommet (Salut les Geeks), Dany Caligula à des petits youtubers comme moi. Comment s’en sortir, pour ceux-là qui ne peuvent pas intégrer ce nouveau système économique dans l’état actuel ? L’idéal serait un collaboratif ou qu’un groupe de média se crée pour prendre en charge des youtubers (de leur choix, malheureusement) afin de pouvoir s’y agglomérer et s’offrir de ce fait le coût des droits d’auteur. Une couche supplémentaire apparaitrait dans ce système économique, plus facile à contrôler et réguler. Quelque chose de parfait pour que le Système ait l’opportunité de contenir (et taxer) cette masse en ébullition. Voilà qui a de quoi poser de sérieuses questions d’éthique…

D’accord, il y a des changements, mais qu’est-ce qu’on risque réellement ?

Ce que l’on risque, c’est le coeur du problème. Des sanctions arbitraires et robotisées qui freineront très fortement la création, l’innovation et la liberté d’expression dans ce nouveau média en pleine expansion. En cas d’utilisation d’un contenu vidéo/audio qui ne nous appartient pas (on parle ici d’utilisation d’extraits ou de fonds sonores également, de l’ordre de quelques secondes) il existe trois types de sanctions et une quatrième qui s’y associe :

Suppression de la monétisation : La plus gentille des sanctions, celle qui retire le gain que peut se faire le youtuber sur sa vidéo. Ce gain dépend du succès de la vidéo. On parle donc bien ici du succès de son contenu, et non pas de l’extrait vidéo/audio pour lequel cette sanction interviendrait. L’ensemble de ces gains reviendraient aux prétendus ayant-droits qui se gaveront, du coup, du travail d’autrui. C’est la moins grave des sanctions et, je l’espère, celle qui sera d’application pour les petits youtubers (ceux qui n’ont de toute façon pas de revenu).
Suppression de la piste audio : Je ne pense pas nécessaire d’expliquer le ridicule de cette sanction ainsi que son origine. Les lobbys du monde de la Musique ont obligé youtube depuis un moment à faire cette sanction de manière automatique pour certains cas. Désormais, c’est élargi à tous les cas n’étant pas prémium ou whitelisté. Un peu fort, et inutile…
Suppression/blocage de la vidéo : C’est une sanction qui s’appliquera sur les vidéos précédentes en cas de plaintes. Youtube offre donc un pouvoir de censure pour plusieurs cas. La vidéo est simplement bloquée et supprimée.
Au terme de trois sanctions, suppression de la chaîne et de ses vidéos.
Je vous l’avais dit, la sanction « bonus » est ce qu’on appelle un véritable couperet.

« De toute manière, Youtuber c’est pas un métier »

Freinons immédiatement ce genre de remarques car si c’est ce que vous pensez, elles seraient à adresser à l’intégralité des professionnels du domaine de la Communication, de l’Information et des Médias. Il s’agit bel et bien d’un métier de la Communication, bien qu’il soit mal perçu pour l’instant. Cela fait partie des nouveaux métiers, des nouvelles technologies, des nouveaux médias. Entre un Youtuber, un journaliste et un chroniqueur d’une émission de télévision, qui mérite le plus son salaire ? Faites-en votre opinion mais ce n’est pas à vous d’en décider. L’économie du monde des Médias permet à quelques cas de faire preuve d’énormités quant à leur salaire, ce n’est pas le cas des Youtubers dont la sécurité de l’emploi est inexistante. La polémique actuelle remet justement en question cette sécurité et sabrera, pour certains, tout revenu possible. Alors, en effet, ils seront contraints de se convertir ou de trouver une solution alternative. Les mauvaises langues diront qu’on verra qui est un « vrai youtuber ». Moi je pense que leur niveau d’hypocrisie est aussi élevé que mon pénis au petit matin.

Cette modification apparait-elle autrement que par l’influence des Lobbys ?

On voit beaucoup de personnes se contenter d’une réponse unique quant à cette problématique alors qu’elle relève de nombreux soucis. Pendant plusieurs années on a aglutiné Youtube et les plateformes vidéos au même niveau que les groupes médiatiques, sur le plan légal c’était un non-sens profitable pour ces plateformes. Mais au fil des ans les adaptations ont resitué les choses. Les plateforme vidéo ne sont que les vecteurs de l’information, il n’en sont pas émetteur direct et, de ce fait, se délègue d’une lourdeur légale au profit d’une nouvelle problématique. En effet, l’économie des Média est représentée par de grands groupes médiatiques et on cherche, par cette modification, à ce que les Youtubers intègrent ces groupes ou provoque l’émergence de nouveaux groupes. Mais pourquoi, au fond ? Tout d’abord pour éviter qu’une nouvelle « bulle économique » n’explose, concrétiser sur le plan financier et économique la position des contenus émis par les Youtubers. Si jusqu’alors il était impossible de poursuivre légalement chaque individu, avec cette réglementation il sera alors possible de négocier avec des regroupements. Il n’y a rien de nouveau en fait, c’était déjà en train d’apparaitre comme mentionné plus haut. Il n’est donc pas possible de revenir en arrière ni arrêter la machine, il faudra se prendre le mur ou l’esquiver. Sachant cela, il faut aller de l’avant et réaliser que c’est l’opportunité d’affirmer la survivabilité et la consistance de ce nouveau type de métier.

La création et la liberté d’expression là-dedans ?

On peut se poser de sérieuses questions éthiques à ce sujet car si les network et les majors viennent à se mettre en guerre contre les youtubers, cela poserait de très gros problèmes. Mais la réalité est plus insidieuse.
En forcant la création de groupuscules, il y aura création de nouveaux modèles économiques et surtout de lignes éditoriales. Les youtubers ayant la chance d’être affilié à un groupe auront l’opportunité de s’exprimer dans un cadre défini. Cependant, qu’en est-il des autres exactement ? C’est toute l’inquiétude que l’on peut se poser ici puisque youtube n’envisage pas beaucoup de possibilités en cas d’infraction à la règle des ayants-droits. Suppression sonore, suppression vidéo ou absence de monétisation. La troisième option étant évidemment la plus rassurante, celle qui éviterait aussi la censure dont pourrait abuser peu à peu Google dont le comportement ressemble de plus en plus à un organisme gouvernemental. Ce point là sera débattu dans un prochain article, promis.

Le souci ici est l’automatisation des sanctions et cette forme de droit de censure offert à tout Major économique ayant les capacités de pressions légale et financières. Un cinéphile qui voudra se faire critique ne se verra récompensé d’aucune monétisation, à vrai dire tout ce qu’il pourrait gagner irait aux Ayants-Droits. Ici, on en est à considérer que ce n’est pas un travail. J’entends déjà les soi-disant contre-arguments m’expliquant qu’il s’agit normalement d’une passion. Etrange, en quoi une passion ne peut-elle pas être un travail s’il y a exercice de celui-ci ?

La propriété intellectuelle, l’origine du problème ?

Je vais m’avancer dans l’inconnu en disant ça, et quand je dis l’inconnu c’est parce que je ne vis pas de tout ce qui est droit d’auteur. Cependant, de ce que j’ai lu et de ce que je connais, l’intégralité des réglementations sur la propriété intellectuelle reste exclusivement basée sur des principes doublement séculaires. Elle nécessite une sérieuse refonte et une réabilitation à la vue de l’évolution globale qui a eu lieu dans nos Sociétés. Cette Propriété intellectuelle qui protégeait les artistes est, aujourd’hui, devenu l’outil légal de leur oppression. Inutile de diaboliser Google du coup, c’est un organisme qui ne fait que suivre ce qu’il a toujours fait jusqu’ici : s’adapter aux réglementations de chaque pays. Il n’y a pas de poids contre des réglementations établies que personne n’a osé déranger.

Cliquez sur le lien qu’il est bien !

 

En bref.

Cette modification privilégie donc TRES clairement les « puissants » en bloquant ou ralentissant l’émergence de nouveaux éléments. C’est un frein assuré à l’innovation, la créativité et la liberté d’expression. Le comble, c’est qu’on ne le remarquera pratiquement pas. Les chroniqueurs n’auront plus le droit de s’exprimer librement car ils risqueront toujours une censure sommaire. Outil que la plateforme offre aux géants qui en ont exigé la création. Autre problème de taille, les espoirs portés quant à une forme d’éducation permanente et gratuite via cette plateforme s’effacent. Les émissions culturelles ou dont l’enjeu est de vulgariser des concepts complexes, en somme « éduquer », n’auront plus les outils leur permettant de toucher un large public. On est face à un avenir très assombri qui ne révèle qu’une seule réponse : c’est à nous de changer cela.
Dernièrement, la plateforme a répondu à ses membres en expliquant globalement qu’il n’y aurait pas de retour en arrière, le changement est inévitable. Il est évident que des solutions alternatives doivent être créées par les youtubers. Qu’il s’agisse de financement participatif (comme tipeee) ou de création de nouveaux groupes médiatiques, ce sont deux modèles qui permettront de ne pas dévier de la plateforme youtube. Certains espèrent l’émergence de nouvelles plateformes car celles qui existent actuellement n’offrent rien de mieux. Pour ma part, je me demande s’il serait réaliste que ces trois alternatives ne fassent qu’une ou bien n’est-ce encore qu’une de mes utopies ?

Qu’importe l’utopie, il est bon de croire en des rêves.

Pour terminer, je vous propose une vidéo d’un youtuber sur le sujet. J’ai hésité avec celle proposée par DanyCaligula, mais celle-ci touche avec plus de précision.

Un article à lire également : http://hitek.fr/actualite/changements-youtube-contre-youtubers_1092

Le Tarot, un guide pour l’autopsychanalyse ?

Le tarot, c’est magique.

Qu’on lui profère des vertus mystiques ou qu’on ne considère l’origine de ses effets que par des aspects psychologiques, je me permet d’affirmer une chose après de nombreuses expérimentations : le tarot produit un effet. Les plus expérimentés et ceux qui en vivent parlent d’un côté de l’interprétation effectuée sur les cartes, d’un autre, de la capacité de la personne cible à se laisser guider. Ces deux points me rappellent immédiatement qu’il s’agit, là encore, des deux critiques principales que l’on accorde à la psychanalyse par l’hypnose.

Une forme d’hypnose ?

Je m’avance déjà dans l’inconnu, ici, en reliant une pratique comme l’hypnose à celle de la lecture du tarot. Or dans le premier cas – l’hypnose – on a connaissance de son mécanisme qui fonctionne par un langage persuasif et charismatique, bien qu’ici il s’agisse d’un timbre de voix précis. Cette forme de langage permet au patient de plonger dans un état second qui lui offre le temps d’être à l’écoute de ses pensées conscientes et inconscientes. Cependant, on pense à tort que l’hypnose est une perte de contrôle au profit du psychiatre qui agit en guide. Si c’était le cas, des concepts comme l’auto-hypnose seraient impossible. C’est là que se trouve le premier lien avec le Tarot, l’individu qui lit les cartes ne perd aucun contrôle sur lui-même mais il est face à une fabuleuse machine à suggestions.

« Aie confiaaaaance, crois en moiiii, que je puisssse veiller sur toiiiiii. Fais un somme, sans méfiaaaaance, je suis lààààà, aie confiaaaaance. » – Le livre de la jungle

Le langage suggestif des cartes

Ce point a généralement été utilisé pour décrédibiliser la divination par le Tarot, pourtant cela n’est que l’argument principal de son efficacité logique. S’il est agréable de garder la sphère mystique, je préfère y voir la mécanique réelle qui se cache derrière ce jeu. Le pouvoir de la suggestion est son premier attout car il suggère différentes idées par le biais de ces cartes et ce sans forcer le « patient ».

Oui, je parlerais bien d’un patient car d’après moi une personne qui cherche conseil est une personne en attente de celui-ci, l’origine même de ce mot. Cependant, avec un simple langage suggestif, il n’est pas possible de lire un tarot. Le lecteur devra être capable d’aller au delà des cartes et tenir comptes des éléments non-verbaux que communique le patient. Les cas les plus simples répondront systématiquement à chaque carte et révéleront d’eux-mêmes les sujets de leur préoccupation.

« L’arcane sans nom, représentant la mort, est une arcane qui fait souvent peur dans son tirage car on l’interprète – à tort – au premier degré. Or, c’est une carte qui représente le renouveau et le cycle naturel. La mort étant ici symbole de renaissance fauchant la vie précédente. »

Le talent intuitif du lecteur

C’est le second point nécessaire à la bonne lecture du Tarot. Le lecteur des cartes doit être capable de prendre du recul vis à vis du patient pour faire une lecture des cartes mais également permettre au patient de se plonger dans sa propre réflexion. Dans sa propre introspection vers laquelle les cartes ne l’auront qu’en partie guidé. En effet, jusqu’ici je me suis positionné sur le mécanisme du jeu de Tarot et ce que peut apporter le Lecteur… Il reste cependant un dernier point à aborder, celui-là même qui peut pousser un patient à demander l’avis d’un jeu de carte.

Une autopsychanalyse

Tout l’intérêt du Tarot réside finalement là dedans. Il n’est qu’un maigre rouage dans un mécanisme plus intense qui se présente à lui. Imaginez qu’un patient soit un horloger un peu grognon qui n’aime pas regarder son vieux rouage rouiller tourner et qui cherchera à remplacer certains engrenages par des plus beaux. Les cartes du Tarot offrent ces engrenages par une succession de mots qui permettent au patient d’identifier avec une plus grande précision ce qui le préoccupe. Il ne se présente pas devant les cartes avec les mains vides. Il s’y présente, même s’il se le cache, avec des préoccupations. C’est dès la première carte que le sujet se dessinera, cette carte n’étant alors qu’un simple réceptacle pour dessiner le miroir psychologique que recherche le patient.

« Je vois une mante religieuse qui mange un singe »
« Eh bien, Rorschach dirait que tout va bien mais Freud dirait que tu veux tuer ton père et baiser ta mère. »
« Note à moi-même : trouver un bon en droit pour cacher le corps de mon père »

En bref ?

En interrogeant le Tarot, vous vous offrez un petit temps de réflexion pour vous interroger vous-même. En d’autres mots il s’agit d’après moi d’une véritable autopsychanalyse d’une assez grande utilité si votre équilibre intérieur est instable. Les cartes n’agissent que comme une forme de guide suggérant des idées pour votre réflexion… A l’image de plusieurs psychologues, sans vouloir dénigrer cette profession.
Dans la vidéo, vous découvrirez un bref résumé de cette explication dans des termes plus simples ainsi qu’une expérience… Je m’adonne à la lecture d’un tirage du Tarot à l’attention de ceux qui visionneront la vidéo. Et surtout, dites-moi si ça vous « parle »… 🙂